Front Populaire

Longtemps avant la victoire du Front Populaire en 1936 aux élections législatives, Ettore Bugatti avait déjà instauré les congés payés et concédé à des prêts ainsi qu'à des allocations familiales importantes à ses ouvriers. MAlgré cela, une grève éclate en mai à Molsheim et Ettore se voit même interdire l'accès à son usine !
Très affecté par ces comportements, il décide de se replier dans son appartement parisien, rue de la Boissière.
L'effectif de l'usine s'élevait à 1500 ouvriers.
Heureusement, Jean, désormais seul aux commandes, assurera l'épanouissement de la gamme T57 dans le domaine sportif comme commercial.

  

Jean Bugatti disparaît

Raconté par ailleurs par Robert Lemaître, l'accident est survenu le 11 août 1939, à la nuit tombée, entre chien et loup, sur une portion de route entre Duppigheim et Entzheim.
Ettore perd un fils mais aussi son complice le plus précieux !!!

  

La Guerre

Quelques semaines après la mort de Jean, la France entre en guerre. Les usines de Molsheim tombent entre les mains de l'ennemi. De nationalité italienne mais français de cœur, l'entrée en guerre de l'Italie complique encore la situation.
Ettore Bugatti se replie sur Bordeaux sur injonction du gouvernement français. Il y travaillera pour l'armée française en produisant des villebrequins pour les moteurs Hispano-Suiza, qui équipent les avions de chasse.
Contraint et forcé par les allemands, il leur vend l'usine de Molsheim à un prix dérisoire. Les bénéficiaires de cette vente sont Trippelwerke GmbH de Molsheim, Luftfahrtanlagen GmbH de Berlin et Hans Trippel lui-même.

  

Mort de Carlo

Carlo Bugatti, le père d'Ettore, de Deanice et de Rembrandt, meurt en 1940 au Château Saint-Jean à l'âge de 84 ans.

  

Thérèse Bugatti

En décembre 1942, Ettore a un premier enfant depuis son remariage avec Geneviève Delcuze. C'est une fille : Thérèse Georgette Fernande.

  

Nationalité

Ettore Bugatti obtient la nationalité française en février 1945. Il est âgé de 65 ans.... Ce qui permettra à l'Etat Français de l'accuser de collaboration (après l'avoir menacé sous prétexte de ses origines italiennes, allez comprendre ?...), et de s'aproprier le Site de Molsheim, à peine déserté par les nazis...

  

Administration française et politique

Dans la période troublée et exagérément politisée (ce que ne nous disent pas les livres d'histoire..) des années 1945-1947, l'administration française s'acharne sur Ettore Bugatti sous le prétexte de ses origines italiennes et sans aucun soucis de reconnaissance pour tout ce que cet homme a apporté au renom de notre industrie nationale depuis des décennies ! Les fonctionnaires zélés nommés à la Libération ne cessent de le tracasser, particulièrement en refusant de lui rendre son usine et sa maison de Molsheim saisies en 1945 par le Services des Domaines. Confirmée en novembre 1946 par le tribunal de Saverne, cette spoliation (il n'y a pas d'autres mots) sera heureusement annulée 7 mois plus tard par le tribunal de Colmar qui, à la suite d'un procès en appel se prononce contre les Domaines en juin 1947, permettant à Ettore de récupérer tous ses biens en Alsace en raison de ses services rendus à la France.
Mais, Ettore Bugatti, déjà en état de léthargie quasi totale, ne perçoit sans doute pas que la justice vient de lui restituer son patrimoine.

  

Michel Bugatti

Michel est le deuxième enfant d'Ettore et Geneviève Delcuze qui va fêter ses 25 ans quand la famille Bugatti s'installe au château d'Ermenonville.

  

Récupération des biens

A la fin des hostilités et après un premier échec, Ettore récupère enfin, en appel au Tribunal de Colmar, la jouissance de son usine et ses propriétés de Molsheim.
Il semble qu'Ettore était atteint de la maladie d’Alzheimer. Il n’eut même pas conscience qu’il avait gagné son procès et récupéré son usine.

  

Mort d'Ettore Bugatti

C'est le 21 août 1947 qu'Ettore rend son dernier soufle à l'hôpital américain de Neuilly, à l'âge de 66 ans, victime d’une pneumonie.

Avec la disparition du Patron, huit ans après celle de jean, la marque reçoit son coup de grâce. La Direction générale est confiée à Roland Bugatti, la Direction technique à Pierre Marco, la Présidence à René Bolloré et le bureau d'étude à Noël Domboy.
Aucun de ces personnage n'aura l'étoffe nécessaire pour péréniser l'Entreprise...

  

"Fin"

Sur la plaque du dernier chassis Type 101 construit, on peut lire "n°101506 - fin" : humour (!) ou conscience professionnelle jusqu'au bout ?

  

survie

Pour survivre, l'usine Bugatti accepte des besognes de remplacement : production d'obus d'entraînement pour la marine, d'outillage pour Citroën, de métiers à tisser pour Gantois, de pièces de fonderie pour Holwegg et de pièces détachées pour la SNCF.

 

Briggs Cunningham

Juin 1950, après avoir participé aux 24 heures du Mans avec deux Cadillac, le milliardaire américain Briggs Cunningham s'arrêta à Ermenonville avec l'intention d'acheter les Bugatti restées dans la famille. Lidia Bugatti ne voulait pas se séparer de la Royale Coupé Napoléon mais accepta de vendre les deux autres en échange d'un chèque de $3000 et de ... 2 réfrigérateurs ! (la France manquait encore de biens d'équipement...)

  

Louis Lepoix

Louis Lepoix sort juste des Beaux-Arts de Lyon quand il est commissionné pour dessiner les Bugatti du renouveau... Après quelques premiers dessins pour le coupé 1500cc, il réalise la maquette de la Type 100 Berline. Elle sera fabriquée en un exemplaire... et servira de prototype à la lignée des Type 101.
Il n'a pas été payé pour ce travail mais cette première expérience lui apportera une certaine notoriété. Il fondera le Studio FTI Design qui aura notamment à son actif la création du célèbre briquet Bic.

  

René Bolloré

René Bolloré s'investira dans le "succès" de la Type 101 puis retournera présider l'importante fabrique familiale de papier à cigarette. Il épousera la deuxième femme (et veuve) d'Ettore, Geneviève Marguerite Delcuze.

  

Spöhn

C'est ce carrossier allemand, de Ravensburg, qui préparera une grande partie des éléments de carrosserie de la berline Type 100 de Louis Lepoix.

  

Stand

C'est en 1952, la dernière fois que Bugatti disposera d'un stand, le n°71, au Salon de Paris. Modeste et exigu, on y expose le cabriolet Type 101 rouge.

  

survie bis

L'usine diversifie encore ses activités en traitant des moteurs pour Simca et des pales d'hélices d'hélicoptères pour Parson, de l'outillage pour l'industrie automobile... et la restauration des voitures de la collection Schlumpf !

  

mort de Lidia

Lidia Ettorina Maria Bugatti, la seconde fille d'Ettore, épouse du Comte François de Boigne, meurt en 1972 à l'âge de 65 ans.

  

mort de Roland

Le deuxième fils d'Ettore, Roland César Maria Carlo Bugatti meurt en 1977 à l'âge de seulement 55 ans.

  

Messier-Hispano-Bugatti

Un nouveau groupe est formé par la fusion de Messier-Hispano avec sa filliale Bugatti.

  

hommage

Pour la toute première fois en août 1985, les 6 Bugatti Royales sont réunies en un même lieu. Ces retrouvailles exceptionnelles se déroulent lors du Concours d'Elégance de Pebble Beach.

  

Saoutchik

Au traditionnel concours d'élégance d'Enghien-les-Bains, on découvre un coupé réalisé par Saoutchik. Le style se veut contemporain avec la ligne ponton et les phares encastrés... mais l'ensemble est en réalité fort lourd. Décidément, la carrosserie française a du mal à se réinventer...

  

Gangloff

Le Cabriolet et le Coupé Type 101 du Salon de Paris retournent chez le carrossier Gangloff pour y être retouchés. Le "capot-couvercle" est abandonné, les phares sont remontés et la calandre mieux intégrée. Gangloff manque d'inspiration...

  

Tunesi

Un chassis Type 57 est recarrossé par l'artisan Tunesi de Vienne, dans la Drôme. Son propriétaire, Henri Faure, lui fait réaliser une carrosserie plus contemporaine de Barquette sportive et surbaissée dissimulant habilement l'âge de la voiture...

  

OTI : l'usurpation

L'Office Technique International (OTI), dirigé par M. Villeplé, dévoile une voiturette animée par un moteur de 125cc. Ce véhicule, avec une caisse en aluminium, est assemblé dans les anciennes installations que Bugatti avait occupées à Bordeaux. Il n'en fallait pas plus pour justifier la présence d'une fausse calandre en fer à cheval (!) sur cet engin tout droit sorti d'un manège de fête foraine...

  

Michelotti

Le styliste italien Giovanni Michelotti réalise en 1956 quelques dessins pour le projet Type 252. Les plans seront tracés mais le travail s'arrêtera là.
En 1962, il dessine un autre projet de coupé 2 places pour une certaine Mme J.C. Gomet employant à nouveau le thème déjà vu sur une Jaguar Type-D au Salon de Genève. On ne sait pas s'il a été construit ?

  

Virgil Exner

L'ancien designer de General-Motors puis employé chez Raymond Loewy et enfin flamboyant directeur de style Chrysler ouvre un Studio indépendant, Virgil Exner Incorporated à Birmingham, dans le Michigan. Il va initier un nouveau style néo-classique avec la Mercer Cobra. Il emploera la même recette sur une Bugatti Type 101 composant des lignes moderness et sportives tout en évoquant quelques traits du passé.
Le prototype sera exécuté chez Ghia.

  

Alain Delon

Hervé Poulain organise la vente aux enchères de la collection de sculptures de Rembrandt Bugatti qu'Alain Delon, en amateur éclairé, avait constituée. Ce même Alain Delon sera 10 ans plus tard, le "parrain" de la future Bugatti EB110, le jour de sa présentation officielle !!!

 

Rue Boissière

La famille Bugatti avait acheté, en 1916, un appartement parisien au 20, rue Boissière. C'est là qu'Ettore Buggati souffrant d'une paralysie de ses facultés cérébrales et en état de léthargie quasi totale qu'il s'éteindra le 21 août 1947, sans avoir repris connaissance, à l'âge de 66 ans.

 





      

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