L’année 1936 est marquée par de sévères grèves. Ettore Bugatti, ulcéré par l’attitude de certains de ses ouvriers qui occupent "son" usine et lui en interdisent l’accès, ne leur pardonnera jamais cet affront.

Confiant les responsabilités à Jean, il demeurera le plus souvent à Paris.

Là, dans son bureau d’études de la rue de Boissière, il se consacre à ses chères inventions et il se tient en relation avec les dirigeants des réseaux ferroviaires à qui il vend ses autorails. C’est en effet la fabrication de ces pur-sang du rail qui assure la survie financière de l’usine. De 1934 à 1938, il en sera fabriqué 76 exemplaires vendus aux réseaux Etat, PLM et AL ‘Alsace-Lorraine).
Originaux et astucieux comme le sont beaucoup de créations d’Ettore, ils sont propulsés par deux ou quatre moteurs de Royale qui trouvent là une judicieuse utilisation.
Les autorails Bugatti assurèrent leur service jusqu’à la fin des années 50, donnant toutes satisfaction aussi bien à leurs acheteurs qu’aux voyageurs qui en appréciaient la vitesse et le confort. En 1936, Jean Bugatti, remporte même le record du monde de vitesse sur rails avec 196 km/h de moyenne sur 10 km avec un des autorails de son père.


Puis, Jean, le fils aîné d’Ettore, rêvait de conduire en compétition, mais son père s’y opposait fermement, ce qui ne l’empêchait pas d’essayer les prototypes et les voitures de course. Et ce que beaucoup de ses amis redoutaient arriva. Jean, en décembre 1938, renversa un cycliste dans un village, sur la route de Strasbourg. Le malheureux fut mortellement blessé et Jean fut condamné par le tribunal pour excès de vitesse. Cela explique peut-être pourquoi, lors de la nuit fatale du 11 août 1939, il prit tous les risques pour essayer d’éviter un autre cycliste. Il essayait la 57C, en vue de son engagement au GP de la Baule, victorieuse au Mans deux mois plus tôt. Cet essai de vitesse était effectué, à 22 heures, sur la ligne droite reliant Duttlenheim à Entzheim, tout près de l’usine. Roland Bugatti et Robert Aumaitre, placés aux extrémités de cette route départementale, avaient pour mission d’en interdire momentanément l’accès. Malheureusement, un cycliste débouchant d’un chemin de traverse obligea Jean à donner un coup de volant pour l’éviter. Déséquilibrée, la voiture percuta un arbre et Jean mourut quelques heures plus tard à l’hôpital de Strasbourg, il avait 30 ans. Sa mort tragique plongea sa famille et ses amis dans un chagrin bien compréhensible, mais elle eût sur l’avenir de l’usine Bugatti des conséquences qu’il est difficile d’évaluer.


La guerre, la disparition de Jean, la mort d’Ettore Bugatti à Paris le 21 août 1947 à l’age de 66 ans mettent un point final à ce que sa fille Ebé a justement appelé "l’Epopée Bugatti"

 

extrait : http://www.forum-auto.com/automobiles-mythiques-exception/voitures-anciennes/sujet189904.htm





      

# | A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z


RETOUR ACCUEIL   -   RETOUR INDEX BUGATTI