Attention, chef-d'œuvre !

Nous sommes au milieu des années folles. Bugatti termine la fabrication d'une première série de 5 modèles du Type 35.
Après l'échec du Type 32, Bugatti est parti dans une autre direction. L'empattement retrouve une valeur classique de 2,40 m et la carrosserie abandonne sa forme enveloppante.
Le moteur à culasse non détachable est un progrès déterminant. Le vilebrequin tourne sur 5 paliers (3 à rouleau et 2 à billes) et la distribution est à simple arbre à cames en tête avec 3 soupapes par cylindres. Le moteur se passe de volant entre le bloc et l'embrayage. Celui-ci est un multidisques fonctionnant dans un bain d'huile. Enfin la boîte de vitesses est détachée du bloc.
Le groupe propulseur fait partie intégrante de la structure : maintenu en 4 points, il contribue à la rigidité du chassis. Le freinage est classique, par câble et les suspensions sont à ressorts semi-cantilever à l'arrière et semi-elliptiques traversant l'essieu tubulaire avant.

Je ne peux m'empêcher de citer, ici, Serge Bellu : Bugatti, Journal d'une saga - Editions E.T.A.I.

La Bugatti 35 constitue pour la postérité l'archétype de l'esthétique Bugatti, subtile et intemporelle. Dans l'harmonie générale comme dans l'exécution de chaque détail, cette auto est traitée comme une pièce d'orfèvrerie.

Les lignes dégagent une délicatesse lisible sur chaque courbe : dans la pointe arrière, effilée comme la poupe d'un canot, dans les fines commandes de la direction, dans le radiateur étroit, légèrement en retrait, dans le chassis épousant avec précision les courbes de la carrosserie, dans l'essieu avant tubulaire forgé, dans les étranges roues en aluminium, dans le moteur, dans les reflets indicibles de l'aluminium bouchonné, dans le fil de laiton qui relie chaque vis de fixation du chassis en zigzagant, dans les matériaux souvents insolites comme ces joints de cuir ou ces bagues en bronze ainsi que les surprenantes vis à tête carrée...

Le radiateur évoque la forme d'un fer à cheval qui rappelle la passion d'Ettore Bugatti pour l'équitation.

Bugatti recherche, probablement sans le savoir, une esthétique induite par la technicité ?

Au bout du compte, la Bugatti 35 est un ensemble honogène, équilibré, qui va par ses qualités routières, fair oublier son manque de puissance.

De 1924 à 1930, 210 exemplaires seront livrés... toutes versions (35A, C, T et B) confondues.

 

                                                            

 

 





      

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